Pour ceux qui n'avait pas encore vu cette article sur SImoni. Qu'est ce que je l'aime:D
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http://www.cyclismag.com/article.php?sid=2330
Simoni, qui a retiré lundi ses accusations de corruption lancées sur le Giro contre Ivan Basso, est abonné des déclarations fracassantes, calomnieuses, voire injurieuses. Cyclismag dresse l’inventaire de ses plus grands pétages de plomb depuis quatre ans.
Par Pierre Carrey
Coppi était solaire, Bartali lunaire. Simoni est aigreur. Dans le panthéon des cyclistes italiens, le 3e du dernier Giro restera comme un grimpeur d’excellence et d’expérience mais aussi, et peut-être surtout, comme un mauvais perdant. Qui a cultivé la provocation telle une seconde nature, lorsque ses jambes ne faisaient pas de lui le premier, en haut des cols et sur les manchettes des journaux...
Dernier épisode en date : Simoni prétend que Basso lui a proposé la victoire moyennant finance sur l’avant-dernière étape du Giro. Devant la commission disciplinaire de la Fédération italienne, lundi, selon son avocat, « Simoni a démenti, il n'a jamais été question d'une entente, ni encore moins d'une somme d'argent ». Le 3e du dernier Giro a donc rétracté ses accusations. Il risque une amende, voire une suspension.
GIRO 2002 : IL FAIT LA MORALE A GARZELLI
Simoni le dit : l’exclusion de Stefano Garzelli constitue « un fait grave pour le Giro et pour le cyclisme en général » (AFP, 21 avril 2002).
Les faits : Le lendemain de la première étape de montagne, Stefano Garzelli, déjà vainqueur de deux étapes et maillot rose sur les épaules est contrôlé positif à la probénicide lors de sa victoire à Liège. Un produit généralement utilisé pour masquer la prise d'anabolisants.
GIRO 2002 : IL FAIT UNE INDIGESTION DE BONBONS PERUVIENS
Simoni le dit : « Je suis un cycliste, pas un cocaïnomane. » La présence de cocaïne dans les urines contrôlées provient d’une anesthésie chez le dentiste (version n°1)... Ces traces s’expliquent par l’absorption d’une boisson aux extraits de thé (version n°2)... Finalement, la cocaïne provient de bonbons rapportés du Pérou par la tante de Simoni (version n°3).
Les faits : Gilberto Simoni est exclu du Tour d’Italie après que sont révélés deux contrôles positifs à la cocaïne (pratiqués sur le Tour du Trentin, un mois plus tôt, et sur le Giro). L’Agence mondiale antidopage disculpe Gilberto Simoni au bout de presque un mois de réflexion.
Tout au moins, le coureur aurait dû fournir un certificat médical avant son contrôle. Et ne pas confondre la cocaïne (retrouvée dans ses urines) et la carbocaïne (un produit légal que lui aurait injecté son dentiste) : les deux substances produisent dans les urines des métabolites bien différentes. Pour les bonbons péruviens, les scientifiques accordent à Simoni le bénéfice du doute.
TOUR 2003 : IL DEFIE ARMSTRONG
Simoni le dit : « J'aimerais rivaliser avec lui. C'est un très bon coureur mais la vérité est que ces dernières années il n'a pas été confronté à de grands grimpeurs. Maintenant le Giro est terminé et je vais commencer à penser au Tour de France. Je vais essayer de le distancer en montagne. Peut-être puis-je même le démolir » (AFP, juin 2003).
« Je pars avec un seul objectif, et c'est le plus grand. Après, ce sont les autres qui m'imposeront peut-être des limites » (Dernières nouvelles d’Alsace, juin 2003).
Les faits : Gilberto Simoni termine le Tour de France à la 84e position, à 2h35 de Lance Armstrong. Il parvient tout de même à remporter une étape de montagne, à Loudenvielle. Armstrong se venge des déclarations de son rival autoproclamé : « Les déclarations de Simoni, c'est beaucoup de bruit pour rien. Je le ressens comme un manque de respect par rapport au Tour. Certaines étapes du Giro se courent à 32 km/h. Sur le Tour, c'est à 47 km/h. Ce genre de déclarations m'énerve » (Les Dernières nouvelles d’Alsace).
GIRO 2004: IL AGRESSE CUNEGO
Simoni le dit : «Si Cunego a la force de me lâcher, il aura le droit de le faire ».
Sur l’étape de Bormio 2000 : « J'étais simplement furieux contre Damiano qui n'aurait pas dû sprinter. Quand on porte le maillot rose, qu'on a déjà gagné trois étapes, il n'est pas utile de vouloir écraser les autres ».
Sur cette même étape, un photographe entend Simoni insulter Cunego : « Tu es un bâtard... Tu es vraiment stupide » (Cyclingnews).
Les faits : Damiano Cunego a eu la force de lâcher son co-leader chez Saeco. Il lui a infligé 2'05" au classement général. A Milan, l’étreinte des deux hommes sur le podium final et leurs paroles mielleuses n'ont trompé personne.
FIN 2005 : IL FAIT MONTER LES ENCHERES SUR SON TRANSFERT
Simoni le dit (le fait dire) : « Je vais signer au Crédit Agricole, ou chez Cofidis, ou chez Caisse d’Epargne, ou chez Domina Vacanze, ou chez Unibet, ou chez Sony Ericsson... »
Les faits : Gilberto Simoni signe en catastrophe après le Tour de Lombardie un contrat d’un an, reconductible, avec l’équipe espagnole Saunier Duval. Son manager et lui-mêmes auront passé quatre longs mois à propager des rumeurs avec la connivence de journalistes très introduits. Plusieurs équipes chez lesquelles la presse l'annonçait ont déploré en privé le forcing des négociations et le tapage médiatique sans fondement aucun.
JUIN 2006 : IL ACCUSE BASSO
Simoni le dit : « Il n'y a plus de seigneurs dans notre sport ! [...] J'ai l'impression d'avoir couru contre un extra-terrestre. Je n'ai jamais vu un dominateur pareil dans le Giro. Quand il s'est retrouvé avec Piepoli, il a opéré différemment mais, avec moi, il a toujours une bonne excuse » (AFP, 27 mai 2006).
« Tu veux que je dise combien tu m’as proposé la victoire ? » (sur le plateau de la Rai, 28 mai).
« C'est un Giro que je préfère oublier. Je ne veux pas faire la paix avec Basso qui n'est plus un ami » (AFP, 28 mai).
Les faits : Gilberto Simoni perd 12 minutes au classement général du Giro. Il provoque Basso sur le plateau de la Rai, dans une émission d’après-course célèbre pour ses empoignades et ses psychodrames à l’italienne. Ivan Basso réfute les accusations qui sont portées contre lui. Un démenti qu’adopte Simoni en personne le 5 juin devant la commission disciplinaire de la Fédération italienne.
JUILLET 2006 : SIMONI PAIERA L’ADDITION
Simoni le dit : « Mon objectif sur le Tour de France : remporter l’étape de l’Alpe d’Huez » (diverses interviews).
Les faits à venir : A l'approche du sommet mythique, Gilberto va peut-être s’échapper. CSC lui roulera dessus. Ou Lampre. Ou Discovery Channel. Ou une autre équipe qu'il aurait un jour éclaboussé dans ses déclarations. Ou bien il renoncera à courir le Tour de France. Ou bien il abandonnera en cours de route avant la traversée des Alpes. Le cyclisme est chose imprévisible et les diseurs de bonne aventure connaissent des pannes notoires de boule de cristal.
« Je dois aborder ce Giro en étant fou, déclarait Gilberto Simoni le 5 mai dernier (AFP). On va voir si je suis assez fou pour le gagner. » Il aura en tout cas été assez fou pour signer moralement son arrêt de mort dans le peloton.
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Photo : Avec Gibo, la sagesse n'est pas fonction de l'âge
Crédit : www.velo-photos.com
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