Si tu n'est pas encore parti en Week, que je te souhaite bon.... Voici une interview de Tim
15/12/2014 Tim Wellens (Lotto-Soudal): "J'espère que je n'ai pas touché mes limites"
cyclisme, Tim Wellens, Lotto-Belisol, Tour de France, Lotto-Soudal, interviewÀ vingt-trois printemps, il balade une pancarte de leader sur ses frêles épaules. Sous son faciès d’étudiant, Tim Wellens a déjà réussi ses examens chez les pros, brillant à l’Eneco Tour comme sur les pentes de Lombardie. De grand espoir, il est devenu en quelques coups de pédales une solide référence. Prolongé pour trois saisons chez Lotto-Belisol, Tim livre, autour d’une tasse de thé, sa passion, son humilité et se projette déjà dans sa découverte du Tour du France. Le tout avec un sourire aussi omniprésent que magnétique.
> Tim, quel regard portez-vous sur cette saison, votre deuxième dans son entièreté chez les pros ?
"Mieux que prévu. Voilà comment je résumerais mon année. Il y a forcément cette victoire au sommet de la Redoute qui m’a permis de remporter l’Eneco Tour mais je retiens aussi mon Giro, mon tout premier Grand Tour. Il m’a permis de franchir un palier, de donner une autre cylindrée à mon moteur et d’appréhender sans complexe les courses de plus de deux cents kilomètres, ce qui n’était pas le cas avant. Après, c’est vrai que je termine deux fois deuxième en Italie mais ce n’est pas ce que je retiens spécialement. Au lendemain du Giro, sur le ZLM où je termine à nouveau deuxième, j’ai senti qu’il y avait comme un déclic. Et j’ai surtout senti qu’il y avait mieux à faire qu’attaquer trop tôt et m’éparpiller. Désormais, j’utilise ma tête. Enfin j’essaye (rires)..."
> En quelques mois, vous êtes donc passé du statut de grand espoir à celui, déjà, de confirmation. Tout ça à vingt-trois ans.
"Oui, c’est vrai... Chaque année, je suis mieux que ce que j’espérais. Ça veut dire qu’en 2015, je vais devoir encore donner plus. Je sais que les gens attendent énormément de moi mais de là à m’ériger comme le nouveau Van den Broeck ou le nouveau Van Impe, c’est un peu trop tôt. D’ailleurs, je ne claironnerai jamais sur le sujet, je préfère m’exprimer sur le vélo. Ces comparaisons sont flatteuses mais dire que je vais gagner le Tour ne ferait que poser sur mes épaules une pression plus paralysante que féconde..."
> Et vous, cette saison vous a-t-elle changé, dans votre for intérieur ?
"J’arrive peut-être à maîtriser un peu mieux ma nervosité mais ce n’est pas parce que j’ai gagné une fois que je vais prendre la grosse tête. Je reste simple. D’ailleurs Sophie (NDLR : sa compagne) et mes parents sont là pour me le rappeler si je venais à me prendre pour quelqu’un que je ne suis pas."
> Au sein de l’équipe comme du peloton, vous avez senti que les regards changeaient ?
"Oui, ce n’est plus la même chose. Ma prolongation de contrat pour trois nouvelles saisons va dans ce sens, mon statut a changé, comme mon contrat. Plus d’argent, plus de pression de l’équipe qui, jusqu’ici, m’avait laissé tranquille, c’est assez normal. J’ai bien senti que je n’avais plus le même rôle mais ça me plaît. Je sais qu’en 2015, je serai leader. J’appréhenderai les choses différemment, dans l’optique de faire des résultats. Je ne vais pas dire que je vais gagner Liège-Bastogne-Liège mais je veux me battre pour la gagne. Ça veut dire gagner ou finir septième, mais jouer pour la victoire..."
> Avec, une grande première pour vous, la découverte du Tour de France...
"C’est en effet ce qui est prévu. Paris-Nice sera mon premier objectif, les classiques ardennaises mon deuxième et le Tour de France le troisième. Le Tour me fait rêver, le coureur qui dit le contraire est un menteur. Mais je n’y vais pas pour jouer un classement général. Pas encore du moins. J’y viserai les étapes, comme je l’ai fait au Giro cette année. Bref, en mode chasseur d’étapes. Je sens que je vais pas mal rouler du côté du Mur de Huy ces prochains mois... (rires)"
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> La quête des étapes dans un premier temps avant de lutter, dans un avenir relativement proche, pour le général ?
"Je ne sais pas trop. Je ne suis pas certain d’être un coureur de classement. Sur le Giro, lors du chrono en montagne où je termine tout de même neuvième, Quintana m’a mis quatre minutes. Il n’a qu’un an de plus que moi... Battre un Contador ou un Valverde, ça n’arrivera pas. Alors, oui, l’année prochaine, j’aurai plus d’expérience, ce qui compte forcément pour appréhender une course, mais de là à affirmer que je vais gagner le Tour, il ne faut pas exagérer. Je sais que je dois encore travailler les longs cols, une fois que ça dépasse les six ou sept bornes. Il me manque cette préparation spécifique."
> Le Tour de France, jusqu’ici chasse gardée de Jurgen Van den Broeck, qui, en 2015, ne s’y alignera pas...
"Oui. Depuis que je suis pro, il a toujours été le leader mais ce n’est pas une machine, c’est normal que, parfois, il déçoive. Je suis content de ne pas vivre sa situation car en deux petites saisons, il est passé du statut de héros à celui d’énorme déception. Comme quoi les choses peuvent aller très vite. Après, il l’a peut- être un peu cherché, se montrant peu ouvert et pas toujours sympa avec les gens et les médias. Mais c’est un vrai professionnel qui fait le boulot à 110 %, ça personne ne peut en douter même s’il peut nourrir des regrets."
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> Des regrets, justement, en nourrissez-vous cette année où à maintes reprises, vous étiez peut-être le plus fort mais où, au final, vous n’avez pas levé les bras.
"Pas vraiment. En fait, en Italie, j’étais déjà heureux d’être dans le final avec les meilleurs. Avant la course, jamais je ne l’aurais cru. Après, j’ai essayé, ça n’a pas marché, c’est tout. Sur le Giro, je me dis par contre que j’ai manqué de chance, particulièrement avec ma seconde deuxième place, mais c’est comme ça. À refaire, je refais la même saison..."
> Finalement, jusqu’où peut aller Tim Wellens ?
"Je ne sais pas, j’espère que je n’ai pas touché mes limites. J’ai passé des tests récemment et ils étaient encore meilleurs que ceux de 2014 donc, si, à chaque course que je dispute, je peux briguer la victoire, je pense que ce sera déjà une satisfaction. Le maillot jaune, tout le monde m’en parle mais je ne trouve pas ça super réaliste. Je pense qu’une victoire sur la Doyenne est plus de l’ordre du possible. Pour l’instant, je me vois comme un coureur de classiques."
_______________________________ Team RVMCB Oldtimer Manager lephil DS Framboise