BCC - Vilmorin (Nicosix)

Les autres doivent attendre les premières courses pour savoir où ils en sont, alors que moi, je sais déjà que je serai performant.Je suis globalement satisfait de cette performance : l’objectif a été atteint ce jour là. Quand on prend le départ d’une course, c’est avant tout pour la gagner, mais Francis Mourey a été plus fort que moi. Je suis content d’avoir obtenu cette deuxième place. Même si la victoire n’était pas au bout, c’est bien. Et la FDJ qui fait le doublé, c’était parfait. Pour moi, le cyclo-cross reste une préparation pour la route, même si comme tout coureur, j’aime les challenges. Chaque année, le championnat de France, c’est un objectif. J’essaye toujours d’y réaliser une bonne prestation. Au départ, j’espérais réussir un podium, car je savais que c’était à ma portée. Même si Francis Mourey était le grand favori de cette course, j’avais quand même l’espoir de remporter le titre. L’année précédente, il était passé au travers. Dans le cyclocross, on sait qu’il peut y avoir des retournements de situation. Mais en montant sur le podium, j’ai considéré avoir réussi mon championnat de France.


Francis Mourey sera la meilleure chance française au départ des Mondiaux, dimanche aux Etats-Unis. Quel est votre point de vue sur votre coéquipier ?


Il a été sept fois champion de France : ce n’est pas le fruit du hasard. Qu’il ait remis la main sur le maillot bleu-blanc-rouge n’a pas été une surprise pour moi ni pour quiconque. Quand un circuit requiert de la puissance, il n’est pas étonnant qu’il soit si fort : c’est sa qualité première.

Vous ne serez pas à Louisville, car vous préparez avant tout, comme vous nous l’avez dit, la saison sur route. Avez-vous confiance pour que tout s’enchaîne du mieux possible ?


Remplir le premier objectif de la saison, ça donne de la confiance avant les prochains rendez-vous. L’année dernière, je n’avais pas aussi bien marché, mais j’avais quand même réussi un bon championnat de France, avant de faire une excellente première partie de saison sur route. Être en forme dès le mois de janvier, c’est rassurant pour le début de saison, ça permet d’arriver avec moins d’appréhension. En général, les autres doivent attendre les premières courses pour savoir où ils en sont, alors que moi, je sais déjà que je serai performant.

« Je suis confiant quant à repartir sur de bons rails en 2013″


Donc tout va bien pour vous.


Je suis content, la forme est là. Mais je dois mener un travail foncier pour être dans de bonnes dispositions pour la route. J’ai également eu besoin de couper mentalement comme physiquement. La route, c’est quand même une préparation totalement différente de celle du cyclo-cross. Il me reste deux semaines avant les premières dates, j’ai donc encore du temps pour être dans une condition optimale et être performant tout de suite.

L’idée est-elle de tirer un trait sur 2012 ?


L’année dernière, il y a eu du bon et du mauvais. Il n’y a pas eu que des points négatifs, car j’ai quand même terminé cinquième du Tour d’Oman et sixième de Paris-Nice. Et avant ma chute puis mon opération, j’étais cinquième sur le Tour de Catalogne. J’ai fait un très bon début de saison. La suite fut plus compliquée pour moi, mais c’est toujours délicat de revenir après une blessure. Ce n’est pas une clavicule… Je me suis fait opérer du genou. Quand on est cycliste, c’est normal de ne pas faire une saison extraordinaire après une telle blessure. Mais le bilan est correct : j’ai disputé le Tour d’Espagne, que j’ai réussi à finir (64e, ndlr). Depuis la fin de saison, je ne suis pas inquiet. Je suis confiant quant à repartir sur de bons rails en 2013. Il faut remettre les choses à plat et repartir de zéro. Après, comme tout le monde, je vais avoir besoin de me rassurer. Une course de six heures, ce n’est pas la même chose qu’un cyclocross d’une heure. Je sais juste que mes soucis de santé, c’est du passé. Cette saison sera différente, mais importante pour moi.

L’année dernière, on a vu certains de vos coéquipiers exploser aux yeux du grand public, comme Thibaut Pinot. Voir les autres briller alors que l’on est en marge de l’équipe, notamment au moment du Tour de France, n’était-ce pas un peu frustrant ?

Ce que Thibaut Pinot a réussi, je sais que je suis capable d’y arriver aussi. À mon tour désormais de prouver que je peux le faire.Je ne le vois pas comme ça. Au contraire, c’est plutôt bien car cela prouve que l’on peut faire d’excellents résultats. Thibaut, il le mérite, car il travaille beaucoup. Il a réussi à avoir son pic de forme sur des courses importantes. Mais ce qu’il a réussi, je sais que je suis capable d’y arriver aussi. À mon tour désormais de prouver que je peux le faire. À la FDJ, la concurrence est saine. C’est la même chose pour nos sprinteurs, car Arnaud Démare comme Nacer Bouhanni sont tous les deux en mesure de briller. Pour les grands tours, c’est pareil. Mon objectif en 2013, ce sera le Giro. Thibaut, le Tour, sachant qu’il est prévu que je vienne l’épauler en juillet. Le but, ce sera de l’aider pour qu’il réédite ce qu’il a fait l’année dernière. Il n’y aura pas d’arrière-pensées.


« Le Giro, ce sera difficile, mais je n’ai pas envie de me contenter d’un top 20″


Pour 2013, la FDJ a recruté beaucoup d’équipiers, comme Laurent Mangel, Alexandre Geniez ou Laurent Pichon. Que vont-ils apporter ?


Oui, ce sont tous de très bons coureurs. On les connait bien, car on les a déjà côtoyés dans le peloton. Cela va permettre de renforcer l’équipe. Je ne les ai jamais eus comme coéquipiers, il faudra attendre les premières courses pour juger leur potentiel. Mais tout s’est bien passé en stage. L’ambiance est bonne et ils se sont très bien intégrés. Il n’y pas de soucis à avoir. À la FDJ, on est soudés.

Venons-en à vos ambitions pour cette année…


Je ne veux pas me fixer d’objectifs précis, mais je pense surtout au Tour d’Italie, avec pour ambition de réaliser la meilleure performance possible au classement général. Mais je ne veux pas me prendre la tête. Sur trois semaines de course, on peut tout perdre en une seule journée, ce qui m’incitera peut-être à revoir mes ambitions au jour le jour. Finir dans les dix ou les cinq premiers ? Ce sera difficile, mais je n’ai pas envie de me contenter d’un top 20. Tout dépendra aussi de mes résultats sur les épreuves précédentes et de ma condition par rapport aux autres coureurs, sachant que le Giro risque d’être très relevé cette année. C’est pourquoi il faut aussi penser aux points World Tour pour l’équipe.

Et pourquoi le Giro ?

Entre la Vuelta et le Giro, il n’y a pas photo pour moi : Giro. Cela me va très bien.La décision a été prise cet hiver. Cela s’est fait assez rapidement, sachant que Thibaut Pinot est annoncé leader sur le Tour de France. Au vu de ce qu’il a fait la saison dernière, ça me paraît logique. Pour les autres grands tours, il faut d’autres coureurs. Et entre la Vuelta et le Giro, il n’y a pas photo pour moi : Giro. Cela me va très bien. Je l’ai disputé deux fois (2009 et 2010, ndlr), c’est une course qui me convient, d’autant que le parcours est intéressant. J’ai déjà réussi à y obtenir de bons résultats et à me mettre en évidence, notamment comme coéquipier de David Arroyo.


Avant de penser à l’Italie, quel sera votre programme de course ?


Ce sera le même début de saison que l’année dernière. Je commencerai avec le Tour d’Oman, puis il y aura les Boucles du Sud-Ardèche, Paris-Nice et le Tour de Catalogne. Après cela, je mettrais en place un programme spécifique afin d’être prêt pour le mois de mai.