Photos et histoires du passé

Quand deux compagnons de chambre se disputent ...



A l'arrivée à Mulhouse de la 9e étape en 1970, Mogens Frey et Joaquim Agostinho, coéquipiers dans l'équipe de Jean De Gribaldy, Frimatic, et compagnons de chambre sont en tête depuis presque 100 km. Frey a lancé le coup dans le Grand Ballon et Agostinho l'a rejoint dans la descente. Frey est épuisé dans le final et Agostinho à lui seul parvient à garder 5" sur le peloton. Frey qui a lancé l'échappée pense avoir le droit de gagner, Agostinho ne peut pas imaginer vu le travail effectué que le danois va lui contester la victoire. Le portugais l'avait déjà emporté à Mulhouse l'année précédente. Bref, Frey essaie de passer sur la droite, Agostinho le repousse de la main, il tente de passer à gauche, rebelotte ! Les commissaires déclassent le portugais offrant ainsi la première victoire d'étape au Danemark.
En 1977, le portugais va encore connaître un déclassement. Alors chez Teka, il gagne l'étape de Saint-Etienne en fin de Tour mais va être déclassé pour dopage. Antonio Menendez qu'il a battu au sprint va connaître le même sort et le règlement cette année là disait que la victoire d'étape n'était pas attribué en cas de déclassement, empêchant ainsi le 3e, Eddy Merckx, de finir son histoire sur le Tour par une 35e et dernière victoire d'étape.
Agostinho connaîtra les joies du podium (qui n'existait pas forcément alors pour les 2e et 3e) les deux années suivantes : 3e en 78 et 79.

Si je ne dis pas de bêtise d'ailleurs, les Tour de France 78 et 79, c'est la seule fois dans l'histoire qu'on a 2 Tour consécutifs avec exactement le même podium (1 Hinault, 2 Zoetemelk, 3 Agostinho).

avec 2000 et 2001 au moins aussi Armstrong-Ullrich-Beloki

Bien vu Velavia. C'est le même triplé qu'en 78 et 79.
Enfin doublé ! Armstrong ...

Sans avoir vécu les 70's, j'ai quand même l'impression qu'il y avait de quoi polémiquer chaque jour du Tour...

Allobroges a écrit:

Sans avoir vécu les 70's, j'ai quand même l'impression qu'il y avait de quoi polémiquer chaque jour du Tour...

C'est vrai que c'était complètement une autre époque où un mec pouvait être contrôlé positif sur une étape du Tour et quand même repartir le lendemain avec juste une pénalité en temps. Difficile à imaginer aujourd'hui...

Les Champs Elysées ça monte, Giancarlo Bellini (Brooklyn) en passant en tête au somment d'un des passages qui comptait en 1976 pour le GPM a réussit à déposséder Lucien Van Impe du maillot que l'italien portait d'ailleurs puisque Van Impe était en jaune. Je ne sais pas si Van Impe s'était vraiment opposé au désir de l'italien, mais l'évènement n'est pas banal ! Bellini devança donc Van Impe d'un point au final.
Bellini a remporté dans sa carrière deux étapes en Romandie, une au Giro et au Tour de Suisse.



On le voit sur cette photo entre Kuiper et Poulidor (qui cache Pollentier). Le Jobo est André Romero. Van Impe est derrière Bellini.

VAN IMPE aurait fait une crise cardiaque mais serait hors de danger

Emile Baffert est décédé à la fin du mois de juillet. Ce Grenoblois aurait eu 93 ans à la fin de ce mois. Son titre de gloire est d'avoir, sous les couleurs de l'équipe de France, remporté la dernière étape du Tour de France 1950, Dijon - Paris 314 km, en réglant au sprint sur la piste du Parc des Princes ses cinq compagnos d'échappée. C'était son premier Tour et il l'a terminé 48e. Il sera 64e en 51 et abandonnera lors de la 6e étape en 1953. En 1947, il remporte la 3e étape B du Critérium du Dauphiné-Libéré et en 1953, il se classe 5e de Paris-Roubaix, devancé au sprint par Louison Bobet pour la quatrième place.
Pendant la seconde guerre mondiale avec son ami Bernard Gauthier, ils sautent d'un train qui les emportait vers l'Allemagne, vraisemblablement dans le cadre du STO.





Sa victoire au Parc en 1950.

http://www.ina.fr/video/AFE85003672

Une photo du Tour 1977. Antoine Gutierez mène devant l'espagnol Balague, Vallet, Berland et le néerlandais Schuiten.

Il y a une raison précise à la photo du Tour 77 ou c'est comme ça, pour le plaisir ?

Oui, le plaisir. Ca me parle plus que le récent Tour du Portugal.

Une nouvelle photo, et cette fois en rapport avec l'actualité   .

Alors là attention, c'est du super pointu : qui a déjà entendu parler de Major Taylor, le premier cycliste noir à la fin du XIXe siècle ?

https://www.retronews.fr/actualite/qui-etait-major-taylor-le-cyclone-noir

cedrick2 a écrit:

Alors là attention, c'est du super pointu : qui a déjà entendu parler de Major Taylor, le premier cycliste noir à la fin du XIXe siècle ?

https://www.retronews.fr/actualite/qui-etait-major-taylor-le-cyclone-noir

Je me souviens avoir lu un article sur lui il y a quelques temps, mais je sais plus du tout dans quelle revue... Pedale ? Cyclism ?

cedrick2 a écrit:

Alors là attention, c'est du super pointu : qui a déjà entendu parler de Major Taylor, le premier cycliste noir à la fin du XIXe siècle ?

https://www.retronews.fr/actualite/qui-etait-major-taylor-le-cyclone-noir

Ah !!.... Je ne le connaissais pas.... Merci Cédrick
Quel triste destin ! Le racisme, c'est vraiment de la merde.

velavia43 a écrit:

cedrick2 a écrit:

Alors là attention, c'est du super pointu : qui a déjà entendu parler de Major Taylor, le premier cycliste noir à la fin du XIXe siècle ?

https://www.retronews.fr/actualite/qui-etait-major-taylor-le-cyclone-noir

Je me souviens avoir lu un article sur lui il y a quelques temps, mais je sais plus du tout dans quelle revue... Pedale ? Cyclism ?

Je ne pense pas que ce soit Pédale parce que bien que l'ayant lu je ne connaissais pas cette histoire

Cela fait maintenant 28 ans que je connais son nom. Il suffit de lire la fabuleuse histoire du cyclisme de Chany .
Taylor était un phénomène. Fin du 19e siècle, le cyclisme c'était la piste, bien plus populaire que la route. Aux USA, Taylor eut une licence de pro à titre exceptionnel du fait de sa couleur de peau. Il a participé au premier Six Jours de New-York sur la piste du Madison Square Garden longue de seulement 160 mètres. Départ le lundi à 0 heure, fin le samedi à minuit. Le premier vainqueur fut l'américain Tedy Hale qui parcourra 3073 km soit une moyenne de 21,350 km/h. Sur les six jours, il ne dormit que 19h50. Il termina avec des hallucinations, cadavérique. Taylor fut pris d'hallucination et menaça de tuer les spectateurs (à guichet fermés toute la semaine). Et bien sur, les "soigneurs" étaient en coulisse.
Un journaliste, Robert Coquelle, qui couvrait les Six Jours, le fit venir en France (avec sa femme et ses deux enfants) contre la somme de 7500 dollars.Taylor fut opposé sur une manche, après un mois d'entrainement au champion français Edmond Jacquelin contre lequel il perdit la première manche. Ce match annoncé plusieurs semaines à l'avance teint en haleine toute la France sportive fut organisé sur le vélodrome du Parc des Princes à Paris par Henri Desgrange le futur père du Tour. Jacquelin surprit donc Taylor à l'entrée de la dernière ligne droite et gagna facilement sous les ricanements des spectateurs. Jacquelin se permit un pied de nez à Taylor qui s'en offusqua. Jacquelin s'en excusa et une revanche en deux manches fut conclu pour dix jours plus tard. L'américain l'emporta les deux fois après avoir résisté au démarrages du français et le sauta à chaque fois avant la ligne. Jacquelin, beau joueur, déclara "vous avez vu le vrai Taylor". Taylor se produit partout en Europe mais pas en Belgique  ou le champion local, Van den Born souhaitait le rencontrer. Le belge dit à l'américain, je gagne la première, vous la deuxième et on s'explique sur la belle. Taylor se sentit dévalorisé et refusa. Le match ne fut pas organisé. Le belge était connu pour une astuce. Il utilisait un vélo munit d'une fourche beaucoup plus inclinée qui faisait porter sa roue 5 cm de plus que celles de ses adversaires. Au finish, il était donc presque imbattable.
En 1899, Taylor se brouilla avec Desgrange, ayant trouvé  des contrats plus élevé ailleurs. Desgrange se vengea en le payant en pièce de cinq centimes que Taylor fit emmené dans un fiacre !!!
Toujours en 1899, Taylor fut un des premiers champion du monde de vitesse pro, mais son titre fut un peu décrié, tant l'opposition était moyenne. Ensuite, il courut ensuite en Australie et vous connaissez la fin de son histoire grâce à Cedrick.

Emmanuel Busto est décédé à St Rémy de Provence ce lundi à l'âge de 85 ans.



Il fut pro de 1957 à 1963. Il remporta le Tour de l'Aude (+ une étape) et Bourg-Genève-Bourg en 1958, la 3e étape du Dauphiné 1960 en solitaire ainsi que la 2e étape du Tour de Catalogne en 1961.Il disputa le Tour de France de 1957 à 1962. Il abandonna son premier Tour à la 15e étape puis se classa 31e en 58, 39e en 59, 75e en 60, 48e en 61 et 67e en 62.
Il passa tout près de la victoire d'étape en 1961, terminant 2e de la 15e étape Grenoble-Turin, battu par Guy Ignolin son compagnon d'échappée sur la cendrée du Stadio Comunale déserté par les tifosi. Les deux hommes s'étaient échappés dès le début des 250 km de l'étape sans provoqué de réaction du peloton, coimptant jusqu'à 30 minutes d'avance. Ignolin passa en tête à la Croix de Fer, Busto au Mont Cenis. Cette étape, décevante sportivement, entra dans la petite histoire du Tour puisque pour la première fois, un ministre suivit la course. Maurice Herzog, celui des sports.
Busto se classa 5e du Tour d'Espagne en 59, gagnant sa place par une échappée avec Suarez le futur vainqueur et Van Looy sur la route de Pampelune (3e de cette 11e étape). Il fut aussi 5e du Dauphiné Libéré en 58 et 60 (7e en 61).

Décès de l'espagnol Vicente Iturat à l'âge de 89 ans.





C'était un coureur assez rapide au sprint, vainqueur de quatre étapes sur la Vuelta (55, 59, 60 et 61). Il a remporté le classement par points de la Vuelta en 57 et les étapes volantes en 61. Il termina 5e en 55 et 6e en 61. Sur le Tour de France seulement 69e en 61.
D'autres victoires en vrac : 2 étapes sur le Tour des Asturies, 2 étapes sur le Tour de Catalogne (3e en 55) et deux autres en Andalousie. Il a aussi gagné le Trophée Masferrer.

Fernand Picot vient de nous quitter à l'âge de 87 ans à Pontivy où il était né.



Ce breton était un bon sprinter qui est passé tout près du maillot vert dans le Tour 57. Une chute dans les Alpes l'a empêché de défendre ses chances jusqu'à la fin (2e derrière Stan Ockers). Il a terminé quatre fois deuxième d'étapes, en 56 (deux fois), en 57 et en 61. Il participa au Tour de 55 à 61. Il termina 18e en 56 et 13e en 57.
Il remporta des étapes sur Paris-Nice, le Dauphiné (3e en 56), le Midi-Libre. Deux GP de Plouay figure à son palmarès ainsi que Gènes-Nice et le Tour de Champagne. Amateur, il remporta une étape de la Course de la Paix en 54 (4e).

Jacques Marchand, journaliste sportif et créateur du Tour de l'Avenir est décédé à l'âge de 96 ans.

Le belge Willy Schroeders, vient de nous quitter à l'âge de 85 ans.



Son plus beau fait d'arme est peut-être sa prise du Maillot Jaune lors du Tour de France 1962 au terme de la 9e étape La Rochelle - Bordeaux. Il a pris place dans un groupe d'échappée de cinq (il sera cinquième à l'arrivée sans disputer le sprint) d'une étape remporté par l'italien Baileti. Il restera en jaune jusqu'au terme de la 12e étape, celle des grands cols pyrénéens Tourmalet, Aspin et Peyresourde, où il sera dépossédé par le britannique Simpson. Il abandonnera ce Tour lors de la 14e étape tout comme il abandonnera l'année suivante lors d'une étape presque semblable à celle où il dut céder le maillot. Ce furent ses deux seules participations au Tour de France.
Il brilla aussi sur le Giro puisqu'il remporta trois étapes. Les 3e et 19e en 1961 et la 6e en 1962. Il termina 12e du Giro en 61.
Schroeders effectua une grande partie de sa carrière dans la célèbre garde rouge de Rik Van Looy au sein de la Faema ce qui réduisit considérablement ses ambitions personnelles.
En Belgique, il remporta néanmoins deux fois le Circuit du Brabant Wallon, le circuit de la Belgique Centrale, le GP de Zottegem, les Trois Villes Soeurs (aux Pays-Bas il me semble) ainsi que Bruxelles-Ingooigem. Une étape du Tour de Catalogne figure aussi à son palmarès.
Parmi ses principales places d'honneur, citons sa troisième place lors du Tour de Belgique 1961 et la deuxième au Tour du Luxembourg 1962.
Il se fit remarquer deux fois sur une très grande classique, Milan-Sanremo. En 1962, il termina quatrième au sein d'un groupe derrière le lauréat Emile Daems. Il réussit à faire mieux en 1963, troisième en solitaire à 28" derrière le duo Groussard/Wolfshohl qui se disputa la victoire au centimètre près.

Quelques mois avant le prochain départ du Giro en Israel et de la possible participation d'Israel Cycling Academy, le "pionnier" du cyclisme israélien, Yehuda Gershony détient encore la meilleure performance de son cyclisme national. En 1984, lors de sa seule année pro, il termina 60e du Tour de Suisse à 1h37' de Zimmermann. Bien que chez Skil, il disputa cette course pour l'équipe italienne Motta. Il était alors âgé de presque 24 ans.